Artiste japonnaise né en 1967 à Tokyo. Elle vit et travaille à New York.
Après avoir suivi des études de stylisme et d'histoire de l'art, elle évolue de
l'univers de la mode à celui des arts plastiques.
Si l'artiste privilégie la photographie, elle associe ce médium à la
mise en scène et à la création de ses propres costumes pour ses chorégraphies.
En explorant l'image sous ses différentes formes et dans ses différents états,
elle interroge le pouvoir de la représentation, à l'ère de la technologie
contemporaine.
Red light, 1994, |
La scène nocturne,
photographiée à Tokyo, nous montre Mariko Mori en prostituée cyborg, plantée au
milieu des passants. Attifée d'une combinaison argentée, d'une robe étriquée,
et d'une perruque. Elle est l'incarnation de la déesse-séductrice directement issue des mangas.
Mariko
Mori s'est
faite connaître avec ses oeuvres photographiques à l'humour grinçant. Ses photos
présentent alors des visions déformées de scènes tirées du Japon d'aujourd'hui
dans lesquelles elle se met elle-même en scène, dans des costumes
quasi-futuristes réalisés par ses soins. Elle apparaît ainsi dans de grands
centres urbains où elle semble chercher sa place. Ancien mannequin, elle ne
cesse de se transformer en un personnage du nouveau millénaire qui revisite à la
fois l'univers de la science-fiction, des jeux vidéo ou des mangas, très souvent
liés à un regard masculin.
Tea ceremony, 1995 |
Mariko Mori s'intéresse à de nombreux éléments de la culture traditionelle japonaise et aussi à la symbolique bouddhiste des 4 éléments (feu, eau, terre, air) qu'elle intègre dans ses oeuvres.
Burning desire, 1997-98
Nirvana, 1996-98
Entropy of
love,
1996
Miko no Inori (The Shaman-Girl's Prayer), 1997
Dans cette vidéo, elle fait tourner avec précaution une boule de cristal dans ses mains, tout en
fixant le spectateur de son regard miroitant. Un enregistrement de Mori chantant
une mélodie obsédante en japonais joue en fond sonore et accroît ainsi la beauté
de cette étrange performance.
Dream Temple, 1999
Cette oeuvre a
demandé deux ans de préparation à l'artiste. Le Temple de Mariko Mori s'inspire directement du Yumedono, le Temple du Rêve,
construit en 739 au Japon près de la ville de Nara.
Il en reprend la même
structure architectonique octogonale et en possède la même fonction religieuse :
communiquer entre l'intérieur et l'extérieur, entre le matériel et l'immatériel.
Cet aspect hautement symbolique du dedans et du dehors est transcrit grâce à
l'utilisation d'un verre spécial de fabrication japonaise: le verre dichroïque.
Conçu à base de cristaux liquides, son opacité ou sa transparence varie selon
l'angle de vue, ou selon la présence ou l'absence d'un être humain à proximité
du Temple. L'artiste explique : "Je tenais à utiliser un verre dichroïque,
parce que c'est un verre extrêmement changeant qui s'approche de l'image de
notre propre conscience, qui change chaque seconde, à chaque instant". Des
verres décoratifs de Murano achèvent de magnifier l'architecture.
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